Management 2.0 : simple effet de mode ou révolution managériale ?

La part croissante des représentants de la génération Y dans les effectifs des entreprises, va-t-elle conduire à remettre en cause notre vision du pouvoir et nos modes de fonctionnement ?

L’introduction progressive des réseaux sociaux d’entreprise (RSE) peut-elle être à la source de nouvelles pratiques s’appuyant sur des innovations managériales ?

 

1- La lente diffusion des innovations managériales

Force est de constater que la réalité est aujourd’hui bien en deçà des promesses des « enterprise 2.0 evangelists ». L’entreprise ouverte souple et collaborative reste encore bien éloignée des pratiques effectives de management. Depuis longtemps déjà  l’entreprise idéale a été rêvée flexible, agile et adaptable. Pour autant, les évolutions constatées restent modestes.
Face aux maux de l’organisation classique : hiérarchie, inertie, cloisonnement, rétention,  on en appelle toujours aux mêmes remèdes : participation, autonomie, partage. Paradoxalement, l’essentiel de la croissance mondiale est actuellement le fruit d’entreprises chinoises ou indiennes, dont les pratiques de management n’ont rien de moderne, c’est le moins qu’on puisse dire…
 
Le management 2.0 n’est-il alors qu’une nième déclinaison des modes managériales , tandis que le les BRICS se satisfont d’un management 1.0 pour piloter leur croissance à 2 chiffres ? Au-delà du « mantra collaboratif » a-t-il quelque chose de plus à proposer en termes d’amélioration de la performance et de création de valeur ? La différence fondamentale vient de la formidable révolution des usages numériques induite par le web 2.0.
 

2- Qu’est ce que le management 2.0 ?

Une partie du problème vient du flou dans la définition de ce concept émergent. La tentation est forte, pour les uns de repeindre aux couleurs du 2.0 une vision modernisée du management datant des années 90, et pour les autres d’habiller la vente de solutions technologiques d’un nouveau discours marketing.
Pour nous, le management 2.0 se définit comme l’utilisation de technologies collaboratives pour traiter des problématiques de management, en s’appuyant sur l’intelligence collective des communautés.
 
Grâce à la puissance formidable d’internet, les technologies web 2.0 permettent de connecter les individus, d’agréger leurs avis, et de mobiliser leurs connaissances en temps réel, sans pour autant les réunir. Le résultat ne doit pas pour autant être confondu avec une décision de groupe, ni avec du management participatif.

 

3- La valeur ajoutée du management 2.0

Le management 2.0 c’est avant tout une nouvelle façon d’envisager les pratiques et les usages. En voici quelques exemples, que nous avons eu l’occasion de vérifier au cours de nos missions.

  • 1-Collecter et mettre à disposition des informations individuelles dans des bases de connaissances partagées, un intranet collaboratif, ou un réseau social d’entreprise)
  • 2-Résoudre des problèmes complexes ou inédits grâce à la mobilisation de l’intelligence collective des collaborateurs de l’entreprise
  • 3-Innover au travers d’une plateforme collaborative de co-création associant clients et partenaires, voire concurrents (coopétition)
  • 4-Gérer une crise et prendre des décisions en s’appuyant sur des experts au sein d’une war room  2.0

 
Dans tous les cas cités, l’essentiel ne réside pas tant dans l’invention de nouvelles pratiques, que dans leur adoption et leur appropriation par les organisations existantes. A l’instar de la transformation numérique, la réussite du management 2.0  sera avant tout une question de culture d’entreprise, de maturité organisationnelle, de leadership et de conduite du changement.
 
Pour en savoir plus (cliquez sur le lien) :
2.0 : un nouveau style de management pour l’entreprise
Collaborer,  l’avenir de l’entreprise ?
 
A lire également :
–  Le secret des équipes à haute performance
–  Les vertus des petites équipes
 
Pour aller plus loin :
– D. Tapscott et A. Williams – Wikinomics : Comment l’intelligence collaborative bouleverse l’économie – Pearson octobre 2007
– F. Pisani et D. Piotet – L’alchimie des multitudes : Comment le web change le monde – Pearson mars 2008
– G. Hamel – La fin du management : inventer les règles de demain – Vuibert avril 2008
– F. Fréry – Le management 2.0 ou la fin de l’entreprise ? – L’expansion review – juin 2010
 

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