Medias sociaux et culture organisationnelle

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Avec la montée en puissance des médias sociaux, on est passé d’un modèle centré sur soi à un modèle ouvert sur la collaboration et l’innovation. Ce modèle repose sur les nouveaux médias sociaux, et tend vers ce qu’on qualifie d’entreprise 2.0.

Medias sociaux et culture organisationnelle : vers un changement de paradigme ?

Il ne s’agit pas de revenir ici sur les différentes statistiques liées à l’adoption de ces usages et technologies, mais plutôt de comprendre cette évolution dans le temps. Une forme de rétrospective de l’organisation 1.0 vers le 2.0.

Pour cela nous allons reprendre le modèle développé par AIIM pour ses formations, pour illustrer cette évolution des organisations sous l’impact des technologies et des usages.

 

  • Islands of me: Chaque collaborateur produit sur son ordinateur et protège sa production à travers un fonctionnement fortement cloisonné.
  • One way me/Enterprise 1.0 : On commence à s’interroger sur son environnement et la possibilité de trouver l’information auprès de ses collègues. Si l’information circule, elle est stockée dans des lieux personnels et indépendants des uns des autres.
  • Team me : Cela marque le début de la gestion des connaissances, où chacun se définit en fonction de ceux qui l’entourent. Chacun défend son savoir, ses compétences acquises lors de projets. Le but étant de se différencier des autres.
  • Proactive me/Enterprise 1.5 : Connecté 24h/24h, 7 jours sur 7, l’accès au savoir et à la communication doit être permanent. Les échanges et la collaboration par l’intermédiaire des systèmes d’information s’accélèrent. On se concentre sur les talents et les ressources humaines disponibles pour mener à bien ses projets.
  • Two-way me : Les réseaux ne sont pas seulement informels, les communautés de pratique (COP) et les communautés d’intérêts (CI) sont au centre de la gestion des connaissances. L’«Intelligence collective» commence à apparaître. L’information n’est plus uniquement accessible par un seul portail, mais par de multiples accès personnalisables. La gestion du savoir devient automatique et est orientée service aux usagers, les systèmes deviennent ouverts.
  • Islands of we : Les possibilités et les avantages du travail en réseau ou en communautés sont systématiquement étudiées afin d’en tirer le maximum de potentiels. La capacité et le désir d’identifier les différentes compétences des individus se répand. Un annuaire social et un réseau d’expertise sont mis en place. L’usage stratégique des nouveaux médias sociaux lié à la « sagesse des foules » se retrouve dans le B2C (Business-to-Consumer) par l’adoption rapide des blogs et des forums de discussion publique.
  • Extended me/Enterprise 2.0 : L’entreprise 2.0/travail collaboratif est devenue une des composantes culturelles de l’entreprise dans son ensemble, reposant sur : la transparence, une participation et un engagement dans les communautés (collaborateurs, partenaires,clients, etc), l’agilité et la capacité à s’adapter rapidement à l’évolution d’environnements mouvants.

Il est dommage de constater que beaucoup d’organisations en sont toujours entre le Team me et le Proactive me. Pourtant le palier vers le Two-way Me n’est pas si éloigné que cela, et permet facilement d’accéder au deux dernières étapes. Il faut cependant accepter de formaliser des comportements informels et avoir un fonctionnement un peu moins pyramidal ou centralisé. Bien sûr ces changements sont culturels et donc plus longs ou difficiles à intégrer à l’organisation, mais leurs applications à de petits groupes pilotes permettront de voir rapidement les gains potentiels pour les individus comme la collectivité et ensuite de les généraliser.

Medias sociaux et culture organisationnelle : Et vous, où en êtes vous dans votre organisation ?

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5 Comments
  • Beau panorama.
    Il faudrait peut-être préciser que ces structures ne s'étendent pas jusqu'à/uniqement aux frontières de l'entreprise : il peut exister des pratiques diverses au sein des populations de l'entreprise (une division plus avancée qu'une autre, voire des groupes collaborant de manière plus avancée au sein d'un même département, ou des groupes plus avancés disséminés dans différents départements), voire avec les publics de l'entreprise (un two-way of me entre le marketing et certains clients, ou certains fournisseurspar exemple).
    Il me semble que ces catégories peuvent adopter des géométries variables, voire même que chaque individu aborde un autre selon des stratégies différentes de collaboration.

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    2 décembre 2008 at 15 h 41 min
    Posted by [Enikao]
  • Bonsoir à tous,
    Cette perspective est intéressante et donne une bonne image de ce que les partisans de l'Entreprise 2.0 pensent de l'évolution de l'entreprise (passée et future).
    Mais je trouve cette vision très réductrice. Car, l'histoire de l'entreprise et de son organisation ne démarre pas avec l'arrivée de l'ordinateur.
    A lire cet historique, on serait passé d'un monde fermé, cloisonné, d'un repli sur soi à un monde ouvert où tout le monde collabore, est réactif, etc. Mais les entreprises n'ont pas attendu le web 2.0 pour que leurs employés collaborent et que l'entreprise soit réactive. Sur mon blog, je fais actuellement le comparatif entre "L'entreprise du 3ème type", best seller des années 80 et "L'entreprise 2.0 - Comment tirer profit des Réseaux Sociaux Professionnels" publié par blueKiwi en septembre dernier (http://bernardsady.over-blog.com/ar... et http://bernardsady.over-blog.com/ar...). C'est frappant. Il y a plus de vingt ans, donc largement avant le web 2.0, on parlait de collaboration, d'ouverture, de travail en équipe, de mise en valeur de chaque collaborateur, de "réactique", etc.
    A lire ce qui s'écrit sur l'Entreprise 2.0, on a l'impression qu'on est en train de réinventer l'eau tiède...
    Attention, je ne rejette pas les outils dits 2.0, car je pense qu'ils ont un intérêt pour les entreprises : ils peuvent faciliter réellement la collaboration. Mais ce ne sont que des outils. Si le management et la culture n'ont pas évolué, ils ne serviront pas à grand chose.
    Un autre point qui me gêne dans le terme d'Entreprise 2.0, c'est de ne voir les flux d'information et de relations qu'au travers du prisme informatique. Or, si beaucoup d'infos passent par la voie électronique, une immense partie ne peut se détecter que par le "présentiel". Ainsi, l'ambiance d'un service ou d'un atelier ne se sent qu'en allant sur le terrain et non en restant devant son micro. Un homme de production passe davantage de temps avec ses "gars" que devant son micro.
    Je suis un ancien de la production et maintenant, je m'occupe de système d'information. Sur mon blog, j'essaie de développer ces deux aspects. Ce qui est très étonnant, lorsque je parle d'Entreprise 2.0 dans mon entourage professionnel, c'est que personne ne connaît. J'ai le sentiment que c'est un tout petit monde qui en parle sur la blogosphère. Mais ce concept n'est pas entré dans le monde de l'entreprise. Par contre, lorsque je parle du "lean", tout le monde comprend et sur mon blog, mes billets sur ce thème sont beaucoup plus lus que ceux sur l'Entreprise 2.0.
    J'arrête là mon bavardage... Mais je le reprendrai vraisemblement, car c'est un thème qui me passionne.
    Au sujet du post de Vincent, je suis d'accord avec Anthony, j'aimerais qu'il développe ce qu'il met derrière l'opposition web 2.0 / dynamique sociale. Cela me semble intéressant.
    Cordialement.

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    2 décembre 2008 at 22 h 52 min
    Posted by Bernard Sady
  • Voila ce que j'adore dans un blog, Bernard excellent commentaire qui converge vers ma propre opinion.
    Anthony, je sais que le blog réduit notre pensée et que tu es bien plus ouvert que ce positionnement ds ton billet mais vraiment c'est enrichissant comme discussion.

    Promis on reparle de la socio dynamique bientôt mais il me semble que vous l'avez déjà comprise :-)

    Reply
    3 décembre 2008 at 9 h 54 min
    Posted by Vincent
  • Bonjour, je découvre ce blog et cet échange de haute envolée intellectuelle me laisse rêveuse. Au rique de parâitre très prosaïque, simple femme que je suis...permettez-moi 2 réflexions.
    Une amie d'une très grande entreprise de High Tech me faisait remarquer que vendredi dernier tout son gentil monde dans le grand open-space s'est permis d'arriver fort tard le matin et de partir fort tôt, en l'absence de leur patron. Autrement dit, entreprise 2.0 ou non, travail collaboratif ou non, quand le chat n'est pas là, les souris dansent !
    D'autre part que faites-vous de la confidentialité des données à l'intérieur des entreprises à l'heure où la concurrence fait rage dans un système de mondialisation ? Pas facile de collaborer 2.0 sans peur de communiquer ses "best-practice" à la concurrence. Mais peut-être suis-je hors sujet...

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    15 décembre 2008 at 16 h 08 min
    Posted by Elise Lovenkraft
  • Merci pour ce retour, oui en effet, j'étais au courant de ces changements de méthodes de travail dans certaines grandes organisations. De même que les outils du Web 2.0 nous font passer dans un nouveau paradigme sociétale, ces mêmes outils devront infléchir nos méthodes managériales pour passer d'un mode vertical (top-down) à un mode horizontal (collaboratif). Mais tout est envisageable tant que les process restent ASYNCHRONES. Cela se complique lorsqu'on envisage les lieux de travail collaboratif SYNCHRONES tels qu'ils se développent dans les mondes virtuels publics ou privés (cf. les travaux d'IBM). Le cabinet Gartner n'a-t-il pas prédit ce printemps dernier que 70% des organisations disposeront d'un tel monde privé d'ici 2012 ? Pour avoir étudié l'emergence de ces mondes dans mon mémoire de Master en Marketing et stratégie de marque pour le Celsa (Marques et métavers : enjeux et perspectives...), je vois là une tyrannie du temps réel à laquelle nos organisations pyramidales (engluées dans de lourds process de validation et de décision) ne sont guère préparées...

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    15 décembre 2008 at 18 h 07 min
    Posted by Elise Lovenkraft

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